Le livre blanc des Massifs français pour la PAC 2020

L’acte agricole est avant tout un acte de production qui doit s’accompagner d’une véritable plus-value économique dans une gestion durable des ressources qu’il exploite.

L’objectif premier des exploitations des Massifs est de produire pour nourrir durablement. Tout agriculteur doit vivre de son métier, lequel s’inscrit dans des missions d’intérêt général puisqu’il produit des biens publics (environnement, territoire) tout en assurant des missions de service public (sécurité et souveraineté alimentaire).

Si la rémunération de la production de ces biens et services ne passe pas systématiquement par le consommateur afin de lui garantir un prix d’achat maîtrisé pour une alimentation saine et variée dans un environnement préservé, elle doit être prise en charge par les politiques publiques.

Préalablement pour les exploitations des Massifs, cela suppose de reconnaître le caractère productif des surfaces herbagères et pastorales – support de production des exploitations – et d’autre part de proposer des outils de soutien aux revenus qui rémunèrent directement la production alimentaire et non alimentaire des exploitations de montagne.

La reconnaissance des surfaces pastorales dans la PAC 2020

À l’initiative de la fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), des Jeunes agriculteurs (JA), de Chambres d’Agriculture France, les structures agricoles des Massifs français avec l’appui fort de l’association des chambres d’agriculture des Pyrénées (ACAP)  ont organisé un séminaire pour évoquer « la place des surfaces pastorales dans la nouvelle politique agricole commune » (PAC). Un sujet qui concerne l’ensemble des massifs français, des Pyrénées jusqu’aux Alpes en passant par le Massif central, la Corse, les Vosges et le Jura.

De nombreux décideurs politiques, dont trois députés européens, ont répondu à notre invitation.

Ce séminaire a eu pour objectifs de :

  • sensibiliser sur les contributions du pastoralisme aux enjeux de société ;
  • garantir une reconnaissance de la valeur économique, environnementale et sociale des surfaces pastorales dans la PAC ;
  • reconduire l’éligibilité des surfaces pastorales aux aides surfaciques de la PAC tout en tenant compte de leur hétérogénéité.
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« Si les politiques publiques ne reconnaissent pas les surfaces pastorales à leur juste valeur, les agriculteurs ne pourront plus vivre sur ces territoires, alerte Christine Valentin, présidente du SIDAM. La première de ces politiques, c’est l’ICNH, qui nous permet de compenser les défauts de compétitivité de cette agriculture, qui demeure néanmoins incomplète et sur laquelle pèsent des menaces dans le cadre de la prochaine réforme de la PAC. »

Alors que se profilent les trilogues Parlement, Conseil et Commission, les acteurs du pastoralisme montagnard et méditerranéen ont défendu les acquis de la dernière réforme la PAC. En premier lieu l’ICHN, pour compenser les écarts et maintenir une agriculture multi-performante en montagne, ainsi que le système de proratisation des surfaces pastorales selon leur valeur alimentaire.

Dans la suite du séminaire, le journal Plein Champ a consacré une série de 5 articles autour des enjeux du pastoralisme montagnard et méditerranéen.